(Cholet, 1904 – Toulon, 1978)
Compositeur, chef d’orchestre, pianiste concertiste, conférencier, ce musicien français visionnaire et passionné laisse une œuvre complète ; riche de plus d’une centaine de créations au terme d’une carrière dense et remarquable.
Originaire de Cholet, issu d’une famille de teinturiers, le jeune Gontran Dessagnes ne semblait pas être prédisposé à un destin de musicien.
Son parcours débute par des premières études de piano, au Conservatoire national de Nantes, où il obtient un premier prix à l’unanimité avec félicitations du jury en 1920, et dans la classe d’écriture de Jean de Gibon, même professeur qu’Olivier Messiaen.
Gontran rejoint Paris, son Conservatoire et les classes de Maître Santiago Riera – qui eut dans ses élèves Maurice Ravel pour le piano, et de Félicien Forest pour l’écriture. Puis vint un premier concert de prestige, salle Pleyel, le 22 février 1923.
Remarqué par l’impresario Paul Boquel, le virtuose va connaître une accélération de carrière, du fait de la multiplication de ses engagements jusqu’en 1929, tant à Paris, en France qu’à l’international.
Cette année-là, il est nommé pianiste-soliste & chef d’orchestre de Radio Alger, puis à la Direction de l’orchestre de Radio France, de Radio Algérie jusqu’en 1948 et celui de France V jusqu’en juin 1962.
Professeur de piano à la Société des Beaux-Arts, des Sciences et des Lettres d’Alger (1930-1946), Gontran Dessagnes se produira lors de nombreux concerts comme pianiste virtuose et à la direction d’orchestre, présentera une série de conférences de culture musicale dans les principales villes d’Algérie et au Maroc, exercera comme critique musical dans le journal Liberté.
Entre juin 1946 et mars 1964, il est à la fois Directeur du conservatoire d’Alger, Professeur des classes de direction d’orchestre, Président d’une Société de concerts du conservatoire qui put rivaliser avec celle de Paris.
Précurseur, visionnaire, il est le premier dans un conservatoire à créer une classe de guitare classique, comme il le sera également à implanter un studio d’enregistrement dès 1958.
Chef d’orchestre d’une formation orchestrale de 90 exécutants et de plus de 200 choristes qu’il dirigera jusqu’en 1964, il invitera les plus grands solistes du moment : Ida Presti, Alexandre Lagoya, Alfred Brendel, Robert Casadesus, Lucette Descaves, Désiré N’Kaoua, ou encore Roberto Benzi, Renato De Barbieri et Alexandre Borowsky…
Dès lors, de nombreuses œuvres seront présentées en Algérie parmi lesquelles « Le Roi David » d’Honegger, les Ière et IXème symphonies de Chostakovitch, le Requiem de Berlioz, le double concerto de Brahms, le Requiem de Verdi, et ses propres œuvres souvent monumentales comme « l’oratorio », « l’Apocalypse », le premier concerto pour deux guitares et orchestre de l’Histoire de la Musique, un Stabat Mater à plus de 300 exécutants…
Il est ensuite nommé Directeur de l’École Nationale de Musique de Bayonne (1964-1969).
Également Président de la Société des concerts de la Côte Basque, Gontran Dessagnes dirigera de nombreuses œuvres symphoniques en Espagne.
Il termine sa vie dans le Var, à Toulon où il repose.